Réflexions sur le Parlement des religions du monde, Chicago 2023

Le Parlement des religions du monde (PoWR) s’est réuni à Chicago du 14 au 18 août 2023 à McCormick Place, un immense centre de congrès situé sur les rives sablonneuses du lac Michigan. Le thème général de ce rassemblement était « Un appel à la conscience : Défendre la liberté et les droits de l’homme ». Plus de 7 000 personnes venues de 95 pays ont participé à cet événement. 

Le premier de ce genre s’est tenu à Chicago le 11 septembre 1893, à l’occasion de l’Exposition universelle colombienne, qui a présenté la première grande roue, réponse américaine à la tour Eiffel. Le prochain PoWR n’a eu lieu que 100 ans plus tard, en 1993, mais depuis lors, il s’agit d’un événement triennal qui se tient dans différentes villes du monde.   

Le Parlement est un mouvement interconfessionnel qui cherche à unir plus de 200 traditions et croyances diverses en mettant en évidence leurs points communs. Et en effet, que nous soyons religieux ou laïques, nous avons été ravis de voir combien de croyances éclairées et d’objectifs nobles nous partageons tous.

La cérémonie d’ouverture a été un événement grandiose qui a donné le ton pour les cinq jours à venir. Les participants venus des quatre coins du monde ont été accueillis par un spectacle vibrant de musique, de danse et de rituels célébrant la diversité, l’unité et le caractère sacré de ce rassemblement interconfessionnel.

Comme le thème le suggère, l’accent a été mis sur l’éthique, la moralité et les droits de l’homme, des sujets également soulignés dans Le Livre d’Urantia, bien que de manière plus approfondie. Les étudiants du livre savent que l’éthique et la moralité ne sont jamais la totalité de l’expérience religieuse (5:5.4) mais ils savent aussi qu’elles sont toutes deux essentielles à la croissance de cette expérience :

La moralité est l’indispensable base préexistante de la conscience personnelle de Dieu, de la réalisation personnelle de la présence intérieure de l’Ajusteur, mais cette moralité n’est ni la source de l’expérience religieuse, ni la clairvoyance spirituelle qui en résulte. [Fascicule 196:3.25, page 2096.1]

Au total, il y a eu plus de 860 sessions avec des ateliers, des débats, des spectacles et des cérémonies religieuses sur une myriade de sujets. Chacun des cinq jours, une séance plénière s’est tenue dans le Crown Theater (4200 places), afin de sensibiliser les participants au travail accompli par les leaders religieux et les communautés interspirituels qui s’unissent dans la poursuite de la vérité, de la justice, de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie pour le monde entier.

L’un des principaux sous-thèmes de ce congrès était la coopération sociale, un appel moral à s’entraider dans nos luttes quotidiennes, à apprendre à se comprendre, à sympathiser et à s’élever d’une seule voix contre l’injustice, les préjugés, l’ignorance et le sectarisme. Mais, tout aussi important, il s’agissait d’un appel positif au meilleur côté de l’humanité, un côté favorisé par la socialisation de la religion.

Il y a un but réel dans la socialisation de la religion. Les activités religieuses collectives ont pour but de mettre en scène la fidélité envers la religion ; de magnifier les attraits de la vérité, de la beauté et de la bonté ; d’entretenir l’attirance des valeurs suprêmes ; d’amplifier le service de fraternité désintéressé ; de glorifier les potentiels de la vie de famille ; de promouvoir l’éducation religieuse ; de fournir de sages conseils et des directives spirituelles et d’encourager le culte en commun. Toutes les religions vivantes encouragent l’amitié humaine, préservent la moralité, favorisent le bienêtre du voisinage et facilitent la diffusion de l’évangile essentiel de leurs messages respectifs de salut éternel. [Fascicule 99:6.2, page 1092.2]

Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur ce qui constitue une religion, le dictionnaire Merriam-Webster en donne une définition : il s’agit d’un ensemble ou d’un système d’attitudes, de croyances et de pratiques spirituelles.

La religion implique que le monde supérieur de la nature spirituelle connaît les besoins fondamentaux du monde humain et y répond. [Fascicule 2:6.2, (page 40.6)]

Le Livre d’Urantia n’est pas une religion dans le sens où le livre lui-même est un objet de culte. Néanmoins, la plus grande partie du livre traite de la religion. Le Livre d’Urantia est en grande partie consacré à une discussion sur Dieu, les Déités, la spiritualité et la religion, y compris 34 références directes à la « religion de Jésus ». L’importance de cette religion est soulignée dans les deux dernières sections du livre, qui sont : « La religion de Jésus » et « La suprématie de la religion ». À la lumière de cela, nous pouvons dire sans risque que l’un des principaux objectifs du Livre d’Urantia est d’élaborer et de promulguer une nouvelle religion personnelle – la religion nouvellement révélée de Jésus.

Malgré toutes les religions représentées au congrès, le kiosque d’Urantia était très populaire, surtout en fin de matinée et en début d’après-midi. En général, nous étions deux à quatre personnes à tenir le kiosque à tout moment. La plupart d’entre nous ont eu plusieurs occasions d’interagir avec les nombreuses personnes intéressées qui passaient par là. Nous avons parfois dû répondre à des questions difficiles, mais presque toutes les demandes ont été engageantes et fructueuses. Dans l’ensemble, ce fut un grand succès.

Il y avait deux livres à vendre : Le Livre d’Urantia et L’histoire inédite de Jésus. Et bien que les ventes aient été bonnes pour les deux livres, beaucoup plus de gens se sont contentés de repartir avec un lien Internet à partir des documents imprimés où ils pouvaient lire ou écouter Le Livre d’Urantia sur leurs ordinateurs portables ou leurs téléphones.

Des personnes de toutes les organisations Urantia ainsi que des personnes non affiliées ont participé en tant que bénévoles au kiosque. Quatre personnes du Canada ont travaillé au kiosque Urantia tous les jours au nom de l’Association Urantia Internationale : Nathen Jansen, Marc Belleau, Brian Sikorski et moi-même. C’était vraiment gratifiant de voir le tact, la tolérance et l’intelligence dont tous les participants ont fait preuve au nom des enseignements.

Nous voulons remercier la Fondation Urantia, la ‘’Urantia Book Fellowship’’, l’Association Urantia Internationale et ‘’Truth Book’’ pour leur planification minutieuse qui a rendu possible le kiosque Urantia. Nous remercions tout particulièrement la directrice exécutive, Tamara Strumfeld, pour avoir facilité notre visite. Nous aimerions également remercier Jerry et Carrie Prentice, qui étaient au kiosque tous les jours, toute la journée, aidant partout et à tout moment.

Nous sommes également reconnaissants à l’équipe qui a travaillé dur pour monter le kiosque. Ils ont effectué un travail formidable. Et à la clôture de ce Parlement, tout en gardant le kiosque Urantia ouvert jusqu’à la dernière minute, la même équipe de bénévoles extraordinaires a travaillé ensemble pour démonter et enlever le kiosque avec une efficacité remarquable.

Le kiosque du « Centre pour l’Unité » était situé deux sections plus basses que le kiosque Urantia. Il présentait un film créatif « Cinematic Jesus » qui donnait vie aux histoires inédites de Jésus, dans la quatrième partie du Livre d’Urantia. En outre, la nouvelle application « Ask Jesus » a été présentée à ce kiosque, « Découvrez Jésus à votre propre rythme, apprenez en posant des questions ». Cette application interactive de l’IA a suscité un intérêt considérable.

Gard Jameson a présenté « Le cercle de confiance », dans lequel des équipes cocréatrices apprennent à se réunir autour des grandes questions de notre temps, au niveau mondial et local, pour résoudre collectivement ces questions dans un esprit de partenariat, de collaboration et de coopération. Gard a également contribué à la mise en place d’un certain nombre de yourtes dans lesquelles les gens pouvaient se reposer, méditer, prier et se recueillir. Ces événements ont attiré beaucoup de monde.

Pato et Antoinette ont donné un concert animé intitulé « Paix et justice ». Un concert de Pato Banton est une expérience à ne pas oublier. Il a conversé avec la foule sur un éventail de sujets, y compris les événements actuels et la liberté spirituelle, tout en gardant les vibrations musicales optimistes et amusantes ! Antoinette a présenté « The Rootsdawtah Collective » qui est une collaboration de sa musique sur le Divin Féminin et la Justice sociale.

La dignité des femmes. Bien qu’il ne soit pas directement lié au Livre d’Urantia, ce projet vise l’égalité sociale en plaçant les femmes aux tables de décision de la religion, des gouvernements et des organisations de financement dans l’intention d’apporter un leadership féminin équilibré et une plus grande vision pour l’humanité.  Les dons uniques des femmes en matière d’éducation, d’intuition, de créativité et d’intelligence émotionnelle et spirituelle sont essentiels à la cocréation de relations sacrées. Ces conversations vitales encouragent les femmes et les filles à participer pleinement à des rôles de leadership afin d’accroître le potentiel humain pour trouver des solutions et obtenir de l’aide en période de pauvreté, de conflit et de crise climatique. 

Langar sikh. Nous avons tous bénéficié de diners gratuits, grâce à la communauté sikhe. Le Langar, abréviation de Guru Ka Langar, est un repas communautaire servi gratuitement à tous, indépendamment du sexe, de la caste, de la croyance, du statut social ou de la religion. Les sikhs ont servi le Langar lors de toutes les réunions du Parlement en personne. Lors de ces événements, des plats végétariens sont préparés et servis par une multitude de bénévoles. Aucune question n’est posée à quiconque souhaite participer au Langar. Ils sont simplement accueillis à leur arrivée et remerciés à leur départ.

Cet événement a fait l’objet de nombreux éloges. Myriam Renaud, chercheuse principale et directrice du projet ‘’Global Ethic’’, en a fait l’éloge :

‘’Il était impressionnant de voir comment, trente ans plus tard, le document de 1993 du Parlement, « Vers une éthique mondiale », a suscité beaucoup d’intérêt au cours du congrès de cette année. Que ce soit dans des conversations informelles ou sur les médias sociaux, de nombreuses personnes ont expliqué que, même si la plupart d’entre nous ne partagent pas les mêmes croyances, nous sommes d’accord sur les valeurs et les principes fondamentaux exprimés dans le document. Ils ont apprécié le fait que cette déclaration explicite puisse servir de point de départ à une conversation et aider les gens à nouer des liens, qu’ils soient de religions différentes ou de la même religion, ou qu’ils ne soient pas religieux du tout ».