Faire du culte et du service le centre de notre vie

(Adapté d’une présentation faite lors du congrès annuelle de l’Association d’Australie et de Nouvelle-Zélande en Tasmanie, 2010)

Nous passons beaucoup de temps à nous familiariser avec la définition du culte et du service.  Et si je dois écrire sur le fait de faire du culte et du service le centre de nos vies, je ferais mieux de me concentrer sur l’exploration des moyens de mettre en pratique et d’intérioriser les vérités profondes que nous découvrons sur ces sujets à travers notre étude du livre.

La clé pour servir les autres – pour être un individu dynamiquement utile dans le monde – est notre relation personnelle avec le Père.  Je me demande combien d’entre nous, sur une base régulière, choisissent de consacrer des moments réguliers pour s’isoler dans un endroit paisible où ils ne seront pas dérangés, pour communiquer avec le Père – pour prier et adorer.  J’aimerais lever la main et dire je le fais, mais si je dois être vraiment honnête avec vous, je dois dire que, bien que j’aimerais idéalement être plus régulière et cohérente, c’est un peu comme essayer d’accorder du temps régulier pour faire de l’exercice – parfois je suis tout feu tout flamme et j’établis une routine régulière, alors que d’autres fois je laisse tomber et je perds l’habitude. 

Combien d’entre nous peuvent réellement dire que le culte et le service sont au centre de leur vie ?  Quel que soit notre amour pour Dieu et notre désir de le trouver et de faire sa volonté, il peut être difficile de prendre le temps d’adorer lorsque nous avons un horaire chargé.  Beaucoup d’entre nous sont en mouvement du moment où ils se réveillent à la minute où ils se couchent le soir.  Les exigences de la vie quotidienne nous retiennent de prendre le temps précieux d’aller chercher un moment de solitude pour communier avec Dieu.  Et souvent, plus nous sommes occupés et impliqués dans les luttes quotidiennes de la vie, moins nous sommes capables de ralentir et de prendre du temps libre.  Nous avons peut-être des enfants en bas âge, un conjoint qui a besoin de nous, un emploi du temps chargé (ou tout cela à la fois) ou nous sommes peut-être tout simplement trop fatigués pour nous rendre dans notre coin paisible préféré.  Et le plus souvent, les moments où nous en avons le plus besoin sont ceux où nous sommes le moins enclins à faire cet effort.

En réalité, tout dépend des choix que nous faisons et de la façon dont nous organisons, non seulement notre vie extérieure, mais aussi notre vie intérieure.  En étudiant Le Livre d’Urantia, nous avons appris comment l’adoration, la communion avec notre Père, est la clé du développement de notre âme – pour devenir plus réel en tant qu’être spirituel indestructible.  Nous avons aussi appris que l’appel au service est l’effusion directe d’amour envers notre prochain, alors que nous réussissons à faire l’expérience de la vraie nature de Dieu à travers l’expérience de l’adoration. .  Et bien sûr, l’amour et le service sont les précurseurs à la réalisation de la fraternité des hommes sous la paternité de Dieu. 

L’adoration est donc vraiment la source, la source fondamentale d’où jaillit tout ce qui a une valeur spirituelle.  Si nous ne prenons pas le temps de communier avec le Père, ou si nous ne parvenons pas à établir une connexion qui nous procure cette expérience sublime de sentir que nous avons réellement touché sa nature divine aimante, d’une manière ou d’une autre, alors notre quête spirituelle peut devenir beaucoup plus difficile que si nous avons des intervalles réguliers de communion réussie.  De même, notre désir de vivre une vie de service envers nos semblables, en conséquence de notre amour pour Dieu, peut ne pas être très fort.

Comme pour toute relation – l’échange entre des personnalités – nourrir une amitié avec le Père est similaire à nourrir toute autre relation.  L’amour est la clé ; le culte est un peu comme l’expression d’une histoire d’amour personnelle avec le Père.  .  Et comme pour toute histoire d’amour, il faut la maintenir en vie, maintenir la flamme de l’amour allumée, il faut se donner à quelqu’un que l’on aime et que l’on admire.   Vous devez lui montrer que vous vous souciez de lui, faire des choses qui, vous le savez, lui feront plaisir, lui dire que vous l’aimez, le remercier pour sa nature adorable et ses attributs fabuleux, réfléchir à ses attributs de vérité, de beauté et de bonté, ressentir son amour et le pouvoir impressionnant et l’inspiration qu’il peut apporter.  Contemplez la puissance de son amour, qui est la source de tout et qui dirige tout. Écoutez ses réactions, ayez confiance dans le fait qu’il vous écoute et tente de communiquer avec vous en retour.  Soyez tranquille et écoutez… C’est à ce moment-là que vous pouvez commencer à sentir et à expérimenter une présence spirituelle.

Se motiver

Mais comment se motiver à prendre ces décisions pour développer de bonnes habitudes propices au culte et à la prière ? Il est bon de se rappeler que nous sommes les architectes de notre vie… L’énergie coule là où va l’attention.  Nos choix personnels sont la clé de notre bien-être.

Les clefs du royaume des cieux sont la sincérité, plus de sincérité et encore plus de sincérité. Tous les hommes possèdent ces clefs. Les hommes s’en servent — élèvent leur statut spirituel — par des décisions, plus de décisions et encore plus de décisions. Le choix moral le plus élevé est celui de la plus haute valeur possible, et toujours — dans chaque sphère et dans toutes les sphères — c’est le choix de faire la volonté de Dieu.  [Fascicule 39:4.14, page 435.7]

Un caractère cosmiquement moral et divinement spirituel représente le capital accumulé des décisions personnelles de la créature qui furent éclairées par une adoration sincère, glorifiées par un amour intelligent et consommées dans un service fraternel. [Fascicule 117:5.13, page 1287.4]

La consécration aimante de la volonté humaine à l’exécution de la volonté du Père est le don le plus précieux de l’homme à Dieu. En fait, une telle consécration de la volonté de la créature constitue le seul don réellement valable qu’il soit possible à l’homme de faire au Père du Paradis . . . Il n’y a rien que l’homme puisse donner à Dieu, excepté ce choix de se conformer à la volonté du Père. [Fascicule 1:1.2, page 22.5]

Et pour tous ceux qui se demandent ce que signifie réellement « faire la volonté du Père ».

En faisant la volonté de Dieu, une créature ne fait rien de plus ni de moins que de montrer son bon vouloir pour partager sa vie intérieure avec Dieu… [Fascicule 115:5.1, page 1221.2]

Quel que soit votre conception sur la signification de faire la volonté de Dieu, cessez de vous inquiéter, car la voici en quelques mots: affichez votre volonté de partager votre vie intérieure avec Dieu et le reste ne peut que découler de ce simple choix. Cela ne devrait-il pas nous motiver à prendre l’habitude de trouver du temps pour communier régulièrement avec le Père ?

Une fois que nous sommes motivés et que la décision a été prise, il est temps de travailler notre technique. Ce que je veux dire par là, c’est que c’est une chose de se retirer seul dans un endroit tranquille (en espérant que ce soit dans un bel environnement), mais c’en est une autre de calmer son esprit et d’être réceptif aux réalités spirituelles. D’une manière ou d’une autre, nous devons développer une technique pour préparer notre esprit de façon à ce que nos antennes spirituelles soient réglées sur la bonne fréquence. Les religions orientales regorgent de gourous qui vous donneront une technique de méditation – le mouvement Nouvel Âge fait la promotion des thérapies de relaxation. Chacun doit trouver sa propre technique pour apaiser son esprit et se détendre suffisamment. Nous devons être dans un état de relaxation afin de focaliser notre esprit sur la communication avec Dieu, puis de le calmer afin de réfléchir à la nature et au caractère aimables de Dieu et d’être réceptifs à l’expérience qui découle de l’expression de l’amour de Dieu.

La capacité à se détendre est à mon avis un aspect très important de tout cela. Malheureusement, je crois que notre incapacité à détendre véritablement le corps et l’esprit est l’un des éléments clés du malheur des gens et l’un des principaux obstacles à une prière et un culte efficace. Nous pouvons créer notre propre malheur simplement en nous permettant d’être dans un état constant de stress. La gestion du stress – le développement de l’art de la relaxation – est un prélude à l’entrée dans un état de prière et d’adoration, et lorsque vous atteignez les sommets de la véritable adoration, vous êtes vraiment rafraichi et rechargé dans votre corps, votre esprit et votre âme.

Réfléchir à la nature de Dieu

Alors, une fois que nous sommes suffisamment détendus, comment pouvons-nous orienter nos pensées pour les conduire vers les compartiments supérieurs de notre esprit ? Pourquoi ne pas commencer par réfléchir à quelques vérités fondamentales sur le Père céleste ?

Dieu est amour. [2:5.1]

… l’amour est la caractéristique dominante de toutes les relations personnelles de Dieu avec ses créatures. [2:5.12]

L’amour est le désir de faire du bien aux autres. [56:10.21]

Certains conseils pour que le culte soit efficace pour nous peuvent être trouvés dans des déclarations comme celle-ci :

… Nous adorons Dieu simplement à cause de notre conception de ce qu’il est… Nous lui rendons cette dévotion et nous nous engageons dans cette adoration par une réaction naturelle et spontanée, en reconnaissant la personnalité incomparable du Père, et à cause de sa nature digne d’être aimée et de ses attributs adorables. [5:3.3]

Quel cadre devrions-nous donc utiliser pendant nos méditations ou nos séances de culte pour réfléchir à la « nature aimable » et aux « attributs adorables » du Père ?  Voici quelques pistes supplémentaires : 

… de toutes les révélations de la nature divine, on trouve la plus illuminante et la plus spirituellement édifiante en comprenant la vie religieuse de Jésus de Nazareth . . . Si l’on prend pour arrière-plan de la révélation de Dieu à l’homme la vie incarnée de Micaël, on peut essayer de formuler en symboles verbaux humains certaines idées et certains idéaux concernant la nature divine qui pourraient contribuer à éclairer davantage et à unifier le concept humain de la nature et du caractère de la personnalité du Père Universel. [2:0.2]

… c’est dans la vie d’effusion de son Fils Micaël, dans la vie spirituelle idéale qu’il a vécue sur terre, que vous verrez la plus grande révélation de l’amour du Père. [2:5.10]

… Lorsque vous méditez sur la nature aimante de Dieu, il n’y a qu’une seule réaction de personnalité raisonnable et naturelle : vous aimerez votre Auteur de plus en plus. Vous rendrez à Dieu une affection analogue à celle qu’un enfant donne à un parent terrestre. En effet, de même qu’un père, un père réel, un vrai père, aime ses enfants, de même le Père Universel aime les fils et filles qu’il a créés et cherche perpétuellement leur bien-être. [2:5.9]

… L’expérience d’aimer est dans une grande mesure une réponse directe à l’expérience d’être aimé. [2:5.8]

Et qu’en est-il du service ?  Cette citation dit à peu près tout :

Tout véritable amour vient de Dieu, et l’homme reçoit l’affection divine dans la mesure où lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. L’amour est dynamique. On ne peut jamais le capturer ; il est vivant, libre, passionnant et toujours en mouvement. L’homme ne peut jamais saisir l’amour du Père pour l’emprisonner dans son cœur. L’amour du Père ne peut devenir réel pour l’homme mortel qu’en passant par sa personnalité, alors qu’à son tour lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. [117:6.10]

Un texte assez puissant – L’amour du Père ne peut devenir réel pour l’homme mortel qu’en passant par la personnalité de cet homme qui, à son tour, transmet cet amour à ses semblables… (gras ajouté)

L’impulsion à servir Dieu et l’homme provient d’une expérience de vie intérieure, de l’expérience cultuelle consistant à ressentir réellement la puissance de l’amour de Dieu et de l’inévitable besoin de lui rendre son amour en servant son prochain.

Le désir de servir

La motivation à servir se manifeste de différentes façons.  Il y a l’aspect plus inconscient de servir en passant qui se produit naturellement à la suite du désir de faire du bien aux autres.  Si vous vivez votre vie en portant les fruits de l’esprit comme une âme saturée d’amour, alors votre parfum spirituel déteindra sur ceux que vous croisez.  Il y a aussi l’aspect de la décision plus consciente de faire certaines choses en particulier qui vous semble utile à l’humanité, comme s’impliquer dans une sorte de projet que vous pensez utile.  Chacun a son parcours unique et personnel dans sa vie de service et la clé est pour chacun d’entre nous de découvrir comment nous pouvons être plus efficaces.

Donc, si nous sommes si motivés pour répandre cet amour à notre prochain – pour donner quelque chose en retour dans un service d’amour désintéressé, comment nous organiser pour nous rassembler et être efficaces dans ce domaine et faire du service, le centre de nos vies ? 

La religion n’est pas une technique pour obtenir une paix mentale statique et sereine ; c’est une impulsion destinée à organiser l’âme pour un service dynamique. C’est l’enrôlement de la totalité de l’individualité dans une allégeance pour aimer Dieu et servir les hommes. [100:3.1]

Je vois cette idée d’organiser l’âme pour un service dynamique sous deux aspects :

1. Établir des habitudes et développer des techniques afin que nous puissions réellement communiquer efficacement avec le Père, et

2. Se mettre dans le bon état d’esprit, établir le bon cadre de pensée, celui qui nous aidera à voir la manière la plus sage et la plus efficace de servir la médiation dynamique factuelle.

Cette citation encore :

… Un caractère cosmiquement moral et divinement spirituel représente le capital accumulé des décisions personnelles de la créature qui furent éclairées par une adoration sincère, glorifiées par un amour intelligent et consommées dans un service fraternel.

Les choix sont importants

Parce que les choix de service dynamique sont si vastes et parce que vous savez que vous voulez faire les choses à la façon de Dieu, votre vie de prière régulière devient la clé de ce processus de prise de décision : parler de ces questions avec le Père.  Exposer tous les faits concernant votre vie personnelle, être vraiment honnête avec vous-même et avec Dieu, comprendre vos habiletés, vos compétences et vos limites. Tout prendre en compte et demander au Père de vous guider et de vous donner la force, le courage et la sagesse de faire des choix judicieux et pratiques sur les moyens les meilleurs et les plus efficaces de servir.

Décider ce qu’il faut faire et la manière d’appliquer les qualités spirituelles à votre vie de service est une chose incroyablement personnelle et vous ne devriez pas accepter de pressions extérieures de la part de personnes qui prétendent vous dire ce que vous devriez faire en matière de service. Méfiez-vous également de la mauvaise conscience ; parfois, nous nous sentons coupables à cause de conditionnements ou de personnes qui tentent de nous dire ce que nous devrions faire, même si dans notre cœur, nous avons l’impression que c’est faux. Nous devons apprendre à écouter notre esprit intérieur pour discerner ce qui est le mieux. Nous devons acquérir un sain respect de soi ; chacun doit trouver son propre chemin et être le capitaine de son propre navire.  Avec Dieu – l’Esprit intérieur – comme partenaire principal et avec des tentatives régulières de communication par la prière et le culte, nous devrions être capables de faire naviguer nos navires à travers les tempêtes les plus turbulentes de notre vie intérieure et extérieure et de trouver des moyens de diriger nos envies de servir de manière sage et efficace.

Et pour terminer, n’oublions pas l’épreuve de vérité des fruits de l’esprit.

Les fruits de l’Esprit :

Service aimant
Dévouement désintéressé
Loyauté courageuse
Équité sincère
Honnêteté éclairée
Espoir indéfectible
Confiance absolue
Ministère miséricordieux
Bonté indéfectible
Tolérance indulgente
Paix durable