Je me souviens d’avoir eu, à une certaine époque, des discussions avec mes amis sur ce qu’est la perfection. Nous étions venus à la conclusion qu’elle consiste à posséder la totalité de la connaissance et de l’expérience. J’ai gardé cette définition jusqu’à ce que je lise Le Livre d’Urantia qui, ai-je besoin de le mentionner, parle constamment de l’atteinte de la perfection. Ce concept est un thème central à la 5e révélation. Il est important de bien le comprendre afin de mettre en œuvre les mécanismes qui nous permettront de répondre à l’invitation de notre Père céleste : « Soyez parfait comme moi-même je suis parfait ». Mais qu’est-ce que cela signifie pour nous qui vivons sur Urantia? C’est à cela que je tenterai de répondre dans ce texte qui se veut une réflexion sur la recherche de la perfection à notre stade d’évolution, celui de la vie incarnée.
Je commencerai par réfuter la définition que j’ai donnée dans mon introduction. La perfection ne peut pas être l’acquisition de toute l’expérience et de toute la connaissance. Dieu est infini – il n’a donc pas de limite — et cela signifie que nous ne pourrons jamais épuiser son potentiel divin de création, nous ne pourrons jamais le connaître entièrement, il aura toujours quelque chose de nouveau et de palpitant à nous faire découvrir. C’est un peu comme lorsque l’on marche vers l’horizon; on peut l’apercevoir, mais on ne peut jamais l’atteindre. Nous en connaîtrons toujours plus sur Dieu, mais jamais dans sa totalité.
Les mortels d’Urantia ne peuvent guère espérer être parfaits au sens infini, mais il est entièrement possible à des êtres humains, débutant comme ils le font sur cette planète, d’atteindre le but céleste et divin que le Dieu infini a fixé pour les mortels; et, lorsqu’ils auront accompli cette destinée, ils seront, en ce qui touche la réalisation du moi et l’aboutissement mental, tout aussi complets dans leur sphère de perfection divine que Dieu lui-même dans sa sphère d’infinité et d’éternité. Une telle perfection peut n’être pas universelle au sens matériel, ni sans limites en compréhension intellectuelle, ni finale en expérience spirituelle, mais elle est finale et complète sous tous les aspects finis concernant la divinité de la volonté, la perfection de motivation de la personnalité, et la conscience de Dieu [Fascicule 1:0.5 page 22:2]
Mais alors, qu’est-ce que la perfection et comment la définir? Le livre d’Urantia parle de 3 types et de 7 phases de manifestations de la perfection (voir l’introduction – Déité et Divinité — p.3 paragraphe 6). Il n’est pas question ici d’en faire l’analyse et je me contenterai de dire que la perfection absolue n’existe qu’au Paradis et qu’à notre niveau, celui des créatures ascendantes, elle est relative et partielle, elle dépend de notre degré d’accomplissement.
Selon Le Livre d’Urantia, la recherche de la perfection est inscrite au plus profond de notre être, dans nos cellules même.
Il existe un don originel d’adaptation chez les êtres vivants. Dans chaque cellule végétale ou animale vivante, dans chaque organisme vivant – matériel ou spirituel — existe un désir insatiable d’atteindre une perfection toujours accrue d’ajustement au milieu ambiant, d’adaptation de l’organisme et de réalisation de vie accrue. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l’existence d’une recherche innée de la perfection. [Fascicule 65 :6, 2 page 737 :2]
Les circonstances de la vie quotidienne et le désir inné d’accomplissement que Dieu a insufflé en nous sont suffisant pour nous pousser sur la voie de la perfection, et cela, sur tous les niveaux de réalité : matériel, mental et spirituel. Voici quelques exemples qui illustrent bien ce que je veux dire.
– Le système immunitaire de notre corps doit trouver des moyens pour lutter contre des virus en constante mutation. Ce faisant, il s’adapte en améliorant ses stratégies de défenses, il se perfectionne. Il en est ainsi pour tous les organismes vivants.
– Lorsque les circonstances de la vie nous obligent à changer de métier, à apprendre d’autres techniques de travail, comme dans le cas d’une mise à pied lors d’une restructuration d’entreprise, nous nous adaptons en faisant l’acquisition de nouvelles compétences. Cela permet un accroissement de nos capacités personnelles et constitue le perfectionnement de notre pensée, de notre intellect.
– Dans nos interactions avec des collègues difficiles, nous sommes parfois obligés de nous adapter en apprenant à être patient, tolérant, en cultivant la maîtrise de soi et l’amour du prochain; apprendre à aimer constitue le perfectionnement de notre nature spirituelle.
Devenir parfait signifie s’adapter, se transformer, accueillir le changement, faire preuve de flexibilité.
La réponse aux défis qui surgissent dans notre vie quotidienne réside dans notre capacité à nous adapter. L’ajustement à notre milieu ambiant dont il est fait mention dans la citation précédente est le mécanisme par lequel nous pouvons nous perfectionner. Cela requiert de bonnes capacités physiques, mentales et spirituelles. Nous pouvons être les acteurs de notre propre perfectionnement en nous développant sur les plans suivants :
– plan physique
– maintenir notre corps et notre cerveau en bonne condition : pour que notre corps soutienne notre esprit et notre âme, il faut lui donner ce dont il a besoin pour bien remplir sa tâche. C’est probablement la chose la plus simple à comprendre, et en même temps la plus difficile à appliquer parce que cela exige de la discipline. Bien se nourrir et faire de l’exercice physique quotidiennement sont différentes façons de maintenir notre corps en santé; il sera mieux équipé pour lutter contre les agents infectieux. Exercer notre cerveau (mémorisation, lecture, pratiquer un art comme la peinture, le chant ou le théâtre, etc.) nous permet de conserver des capacités intellectuelles vives, condition sine qua non pour l’élargissement de la conscience : la croissance de notre mental et de notre âme. Notre forme physique est la base sur laquelle la progression est rendue possible et cette base doit être solide.
– plan mental
– l’acquisition de connaissances dans divers champs d’expertise : Les connaissances nous permettent de régler les problèmes de la vie courante. Plus nous sommes connaissant, plus nous possédons d’outils pour faire face aux situations difficiles que nous rencontrons. Avec l’accumulation des connaissances, nous pouvons aborder les problèmes sous différents angles de vue et apporter des solutions inventives et diversifiées. De plus, avoir des connaissances dans différents domaines nous permet d’apprécier la vie plus intensément. Apprendre une nouvelle langue, un nouveau métier, connaître les différentes visions spirituelles qui existent sur notre planète, s’intéresser à la sociologie, à la psychologie sont différentes façons d’élargir nos horizons intellectuels. En d’autres termes, il s’agit de cultiver notre curiosité, apprendre à aimer la connaissance.
La progression de l’éternité ne consiste pas seulement en un développement spirituel. Les acquisitions intellectuelles font également partie de l’éducation universelle. L’expérience mentale s’élargit parallèlement à l’expansion de l’horizon spirituel. La pensée et l’esprit reçoivent les mêmes occasions de s’entraîner et de progresser. [Fascicule 37 :6,6 page 412:6]
– la connaissance de Dieu : acquérir une vision de Dieu toujours plus large, apprendre à mieux le connaître et entretenir l’amitié avec lui est notre première responsabilité. La réflexion, la prière, le partage de nos expériences sont différentes façons de se rapprocher de notre créateur.
La connaissance de Dieu n’est pas tout, il faut encore que les concepts que nous découvrons soient cohérents. C’est la base intellectuelle sur laquelle notre foi peut s’appuyer pour croître et se développer. Je vous donne un exemple. À une certaine époque, j’ai eu de la difficulté avec le concept de la rédemption proposé par le Christianisme — la souffrance et la mort du Christ sur la croix pour apaiser le courroux divin —, car je le trouvais incohérent avec le concept d’un Dieu d’amour.
Comment Dieu pouvait-il aimer et du même souffle exiger la souffrance de son fils bien-aimée pour la rédemption de l’humanité? Cette apparente contradiction faisait naître un doute en moi, érodait ma foi et aurait suffi, avec le temps, à m’éloigner de Dieu. Le livre d’Urantia, en éliminant toutes ces idées fausses, présente l’incarnation du Christ comme une révélation de l’amour que Dieu porte à sa création, ainsi qu’une révélation de ce que la créature peut devenir lorsqu’elle fait le choix de s’associer à Dieu. Cela rétablit l’harmonie entre la mission du Christ sur terre et le concept émergent d’un Dieu d’amour. Dieu n’était plus cet être colérique qui envoie son fils unique pour souffrir et expier la prétendue faute de l’homme, mais plutôt un être agissant avec un amour réel et intelligent. La cohérence des concepts spirituels présentés par Le Livre d’Urantia a permis à ma pensée de mieux connaître mon créateur, à ma foi de s’affermir et à mon âme de continuer sa croissance.
– plan spirituel
Bien sûr, acquérir de l’expérience est une chose capitale sur le chemin de la perfection. Cela nous permet de valider les connaissances acquises par l’étude et la réflexion. Faire face aux problèmes de la vie et les résoudre permet de transformer nos connaissances théoriques en connaissances pratiques.
Les méthodes employées dans beaucoup d’écoles supérieures (univers local de Nébadon) transcendent les conceptions humaines sur l’art d’enseigner la vérité, mais la tonique de tout le système éducatif est d’acquérir du caractère par une expérience éclairée. Les maîtres fournissent les lumières; le poste occupé dans l’univers et le statut d’ascendeur procurent les occasions d’expérience; la sage utilisation des deux facteurs fait progresser le caractère. [Fascicule 37:6,3 page 412 :3]
Ces méthodes s’appliquent aussi à notre apprentissage sur Urantia. Les maîtres humains qui nous enseignent n’ont peut-être pas toujours toutes les lumières sur la meilleure façon d’accomplir les tâches, mais ce qu’il faut retenir c’est que la résolution des problèmes rencontrés dans l’exécution des tâches quotidiennes a pour fonction le développement de notre caractère, la maîtrise de soi. À notre niveau, cela signifie transformer notre nature animale en nature humaine. Nous avons beaucoup de traits communs avec les animaux et cette nature héritée s’exprime de plusieurs façons. Par exemple, quand nous travaillons et que, sous la pression d’une date butoir, nous devenons impatients, anxieux et agressifs, nous démontrons un manque de contrôle et ce faisant, nous inclinons vers le monde animal. Chercher à se maîtriser, valoriser la tolérance, le calme et la foi nous permet de devenir plus humains. C’est en cela que consiste notre croissance spirituelle ici-bas, la première étape de notre cheminement vers le Père. D’ailleurs, toute la période du monde des maisons, celle qui suit immédiatement notre passage sur Urantia, vise à extirper ces tendances animales héritées de notre carrière terrestre.
L’un des buts de la carrière morontielle est d’extirper définitivement des survivants mortels les vestiges de caractère animal tels que temporisation, équivoques, insincérité, échappatoires aux problèmes, injustice et recherche de la facilité. La vie dans maisonnia apprend de bonne heure aux jeunes élèves morontiels qu’en aucune manière, l’on n’évite une chose en l’ajournant. Après la vie charnelle, on ne dispose plus du temps comme technique pour esquiver des situations ou se soustraire à des obligations désagréables. [Fascicule 48:5,8 page 551 :3]
Cet extrait devrait nous donner une bonne idée du travail que nous pouvons déjà accomplir durant notre court, mais intense passage sur Urantia. Cessons donc de temporiser, prenons une longueur d’avance et commençons ce travail dès maintenant.
Personnellement, je trouve formidable que le livre d’Urantia nous permette d’unifier la dimension spirituelle et la dimension pratique de notre vie terrestre. Tout ce que nous vivons au quotidien contribue à notre élévation mentale et spirituelle et cela donne une très grande signification à notre vie sur Urantia.
Nous venons de parler de trois niveaux de développement : physique, mental et spirituel, et de la nécessité d’accumuler de la connaissance et de l’expérience. Nous en sommes venus à la conclusion que cela nous permet de mieux nous adapter aux conditions constamment changeantes de notre existence. S’adapter signifie apprendre des situations qui se présentent à nous. L’adaptation est le mécanisme par lequel nous apprenons à réagir de manière juste et équitable; c’est en cela que consiste le perfectionnement de notre nature humaine. Dieu lui-même s’adapte aux conditions changeantes de sa création. Il sait faire preuve de flexibilité dans la gestion et l’administration des lois d’un univers en perpétuel changement.
… précisons toutefois que, si dans la divinité d’une situation, dans des circonstances extrêmes, et dans des cas ou le cours de la sagesse suprême indiquerait qu’une conduite différente s’impose, si, par suite d’une raison quelconque, les exigences de la perfection ordonnaient de réagir par une autre méthode, par une méthode meilleure, le Dieu infiniment sage opérerait alors immédiatement de cette manière meilleure et plus appropriée. Ce serait l’expression d’une loi plus haute et non l’annulation d’une loi moins élevée. [Fascicule 12:7,3 page 137 :6]
Cette capacité à favoriser l’expression d’une loi supérieure signifie que Dieu connaît et comprend parfaitement ce qui se passe dans une situation donnée. Cette connaissance lui permet d’appliquer des lois parfaitement adaptées aux conditions des créatures. Dieu est évidemment la source de toute connaissance; il connaît sans limites et sa compréhension est absolue. C’est ce qui lui permet d’agir avec justice; en cela, Dieu ne change pas. C’est donc la connaissance des faits et la compréhension des situations dans lesquelles nous nous trouvons qui nous permettront, nous aussi, de choisir l’attitude la plus juste. Voici un autre exemple de la capacité qu’a Dieu de s’adapter au choix de la multitude de ses créatures dans l’univers.
Les Déités tiennent toujours fidèlement compte du flux et du reflux de leurs esprits pour faire face aux conditions et satisfaire aux exigences de ce différentiel dans le choix des créatures. Tantôt elles effusent davantage leur présence pour répondre à ceux qui la désirent sincèrement, tantôt elles se retirent de la scène lorsque leurs créatures prennent des décisions adverses en exerçant la liberté de choix qui leur a été divinement conférée. C’est ainsi que l’esprit de divinité obéit humblement aux choix des créatures des royaumes. [Fascicule 13 :4, 4 page 150 :4]
Dieu ayant accordé le libre arbitre à des créatures imparfaites, il doit nécessairement s’adapter au choix de ces créatures. Lorsque la rébellion a éclatée dans notre système, il a du réagir aux décisions de ses fils dévoyés et remédier à la situation en isolant cette partie de l’univers à laquelle notre planète appartient, en envoyant des fils de secours pour rétablir la situation, et de plusieurs autres façons qu’il serait trop long d’énumérer ici. Dieu a dû s’écarter de la marche habituelle de l’univers; il s’est adapté à cette situation. Jésus de Nazareth fit preuve, lui aussi, de flexibilité et d’adaptation lors de son incarnation sur Urantia.
Jésus avait cherché à vivre sa vie terrestre et à parachever sa mission d’effusion en tant que Fils de l’Homme. Ses disciples étaient disposés à le considérer comme le Messie attendu. Sachant qu’il ne pourrait jamais réaliser leurs espérances messianiques, il s’efforça de modifier leur concept du Messie de manière à pouvoir répondre partiellement à leur attente. Mais il reconnut maintenant que ce plan n’avait guère de chances d’être mené à bien. Il décida donc audacieusement de révéler son troisième plan — d’annoncer ouvertement sa divinité, de reconnaître la véracité de la confession de Pierre et de déclarer directement aux douze qu’il était un Fils de Dieu. [Fascicule 157 :5, 2 page 1748 : 2]
Jésus a dû changer son plan à plusieurs reprises afin de s’adapter aux besoins de l’humanité. Il fit preuve de flexibilité dans ses méthodes d’enseignement afin de donner aux gens de son époque, une vision de Dieu adaptée à leur niveau de conscience.
Le succès de notre quête de perfection réside dans le développement de notre capacité d’adaptation aux différentes situations de notre existence, en d’autres termes, être capable de trouver les solutions les mieux adaptées aux problèmes de notre quotidien. La connaissance et l’expérience sont les outils qui nous permettent d’y arriver. Présentement, il s’agit de notre vie sur Urantia et plus tard, il s’agira de la vie sur les mondes des maisons, de celles des sphères de l’univers local et ainsi de suite jusqu’au Paradis. La perfection, je la définirais donc comme étant, à l’instar de Dieu, la capacité de faire ce qui est juste dans n’importe laquelle des situations que nous rencontrons.
Les candidats à la vie éternelle pratiquent une technique vivifiante et constructive pour faire face à toutes les vicissitudes et tracas de la vie physique. Jour après jour, le croyant sincère éprouve plus de facilité à faire la chose juste. [Fascicule 156 :5, 13 page 1740 : 0]
S’adapter est possible à condition de faire preuve de bonne volonté, de vouloir apprendre des situations qui se présentent à nous. Pourquoi ne pas voir, dans les obstacles que nous rencontrons, des opportunités de croissance? Dans toutes les situations de notre vie, nous pouvons choisir d’apprendre au lieu de subir; je pense que cette attitude représente la vraie coopération avec Dieu. Lorsque notre maître Michael s’est incarné sur terre, il a eu son lot de circonstances atténuantes tout au long de sa vie. La lourde charge familiale qui retomba sur ses jeunes épaules – Jésus avait 15 ans à ce moment-là — lorsque son père mourut dans un accident de travail est un bel exemple de sa capacité à faire face aux changements abrupts qui sont survenus dans sa vie. La dignité dont il fit preuve lors de son procès injuste devant des hommes à l’esprit tordu et dévoyé est un autre exemple inspirant d’adaptation. À l’expression du mal, il opposa le calme, la foi et la compassion. La bonne volonté dont il fit preuve est cet état d’esprit qui nous permettra, nous aussi, de nous adapter avec plus de facilité. Jésus était une inspiration pour tout un univers, mais plus que cela, il était un superbe modèle humain de résilience.
Le premier rendez-vous avec la perfection
Toute cette recherche a pour but l’atteinte du premier niveau de perfection qui aura lieu sur le 7ième cercle d’aboutissement de Havona (le cercle le plus extérieur), lorsque nous aurons conquis l’ensemble des connaissances et des expériences requises par le superunivers auquel nous appartenons. Il s’agit de la perfection de dessein. C’est le premier stade à atteindre, le premier de plusieurs rendez-vous avec la perfection.
Lorsque, grâce au ministère de toutes les armées d’aides du plan universel de survie, vous êtes finalement déposé sur le monde récepteur de Havona, vous y arrivez avec une seule sorte de perfection — la perfection de dessein. Votre dessein a été complètement démontré, votre foi a été éprouvée. Vous êtes connu pour être résistant à la déception. Même un échec pour discerner le Père Universel ne peut ni ébranler la foi ni troubler sérieusement la confiance d’un mortel ascendant qui a passé par l’expérience que chacun doit traverser pour atteindre les sphères parfaites de Havona. À l’époque où vous arrivez dans Havona, votre sincérité est devenue sublime. La perfection de dessein et la divinité de désir, accompagnées de fermeté dans la foi, ont assuré votre entrée dans les demeures établies de l’éternité; votre délivrance des incertitudes du temps est pleine et complète. [Fascicule 26 :4, 13 page 290 :3]
Dans le dictionnaire, on donne, comme synonyme de dessein, des termes rattachés à l’intention : entreprise, idée, plan, programme, projet, résolution ainsi que des termes rattachés à l’idée de désir : ambition, appel, appétit, aspiration, attirance, attrait, besoin, envie, faim, idéal, intention, quête, recherche, rêve, soif, souhait, volonté. Intention et désir sont des aspects complémentaires qui nous permettent d’atteindre la perfection de dessein. Il est plus aisé de comprendre l’idée du désir, cette faim insatiable qui nous pousse à vouloir en connaître toujours plus sur Dieu et à l’aimer. Mais qu’en est-il de l’intention? Il ne s’agit pas ici du simple vouloir. On nous dit que, dès le septième monde des maisons, nous devrons réfléchir sur la route que nous emprunterons pour approcher les Déités du Paradis lorsque commencera notre séjour sur les sept cercles préparatoires à Havona.
… immédiatement après confirmation de la fusion avec l’Ajusteur, le nouvel être morontiel est pour la première fois présenté à ses compagnons sous son nouveau nom. Puis on lui accorde les quarante jours de retraite spirituelle de toutes les activités courantes pour qu’il communie avec lui-même et choisisse l’une des routes optionnelles pour Havona, et pour qu’il fasse une sélection entre les techniques différentielles pour atteindre le Paradis. [Fascicule 47 : 8, 5 page 538 :3]
Choisir une route optionnelle pour atteindre Havona et faire une sélection entre différentes techniques pour atteindre le Paradis signifie qu’il y a plusieurs façons d’approcher les Déités. Pour cette raison, nous aurons à décider de la méthode la mieux adaptée pour y arriver – nous pourrions peut-être dire, la manière la plus juste —, et cela constitue le plan de carrière que nous aurons à élaborer. Il est difficile de savoir de quoi il sera fait, mais j’imagine qu’il sera un peu comme les plans que nous élaborons pour notre carrière professionnelle durant notre vie terrestre.
Mais laissons de côté ces suppositions, car nous n’en sommes pas encore là. La perfection de dessein est donc cette faim insatiable de Dieu qui nous pousse à vouloir en connaître plus sur lui, doublé d’une foi à toute épreuve, d’une attitude sincère et l’élaboration d’un plan pour atteindre les Déités du Paradis.
Les trois premiers éléments que nous venons de nommer – désir, foi et sincérité — sont les caractéristiques que nous pouvons commencer à développer, dès maintenant, pour avancer sur le chemin qui nous amènera vers ce premier stade de perfection en travaillant sur les 3 niveaux développés au début de ce texte, les niveaux matériel, mental et spirituel. Le plan de carrière dont j’ai parlé plus haut ne peut pas être élaboré ici-bas sur Urantia. Il doit attendre notre arrivée sur l’avant-dernière sphère du monde des maisons lorsque la fusion entre l’âme humaine et l’ajusteur aura été consommée.
Je crois qu’être parfait consiste à faire la chose juste et pour cela il est préférable de développer notre capacité à nous adapter aux situations qui se présentent à nous. Nous avons des outils pour y parvenir : la bonne volonté à relever les défis, l’accumulation de la connaissance et l’expérience. Plus nous sommes connaissant et expérimentés, plus nos décisions sont justes et plus nos décisions sont justes plus nous devenons parfaits. Cette perfection ne pourra jamais être absolue, elle demeurera toujours une quête du Graal, quelque chose d’inaccessible. C’est justement cet aspect qui fait de l’atteinte de la perfection une aventure palpitante et excitante, un stimulant pour notre curiosité qui donne envie de voir ce que Dieu a mis en réserve pour chacun de nous.
Fort heureusement, il restera toujours quelque chose à découvrir. Celui qui est à la barre de l’immense création est le maître-tisserand dont la créativité inépuisable tisse la trame d’une réalité éternellement renouvelée. Cette seule pensée me coupe le souffle et me laisse pantois devant le panorama infini qui s’étend devant moi. Personnellement, je ne veux pas atteindre la fin de cette aventure, je veux qu’elle continue toujours et toujours, un peu comme un film que l’on ne veut pas voir se terminer parce qu’il nous captive, nous passionne et nous tient en haleine.